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Episode 6: Sans elle
30/06/2005 23:47
Sans elle
Mes yeux essayaient de s’habituer à l’obscurité ambiante. Le visage de Travis était difficile à cerner. Ses intentions étaient tout aussi difficiles à évaluer. - Maintenant vous allez poser lentement votre arme, dit Travis, le sourire au coin des lèvres. - Pourquoi ferai-je cela ? Vous l’avez dit vous-même, vous ne tuerez pas votre sœur, Travis. - Oui, je ne veux et ne peux la tuer. Malgré nos différents, je tiens à elle. Je veux juste la contrôler, et s’il faut la blesser pour lui faire comprendre que je ne plaisante pas, je n’hésiterai pas un seul instant… Tiens je vois que vous avez ramené avec vous notre « infirmière » humaine. - Ce n’est qu’une jeune femme innocente. Laissez là repartir, et rejoindre les siens. - Pourquoi laisserai-je partir une femme aussi douée dans l’art des soins ? Mes soldats ont besoin d’elle. Elle est bien plus utile ici qu’à son village de toute façon… A moins que… Allez, je suis d’humeur légère aujourd’hui ! Une réunion familiale, ça se fête, n’est-ce pas Sally ? Alors, nous allons jouer un peu : J’ai alerté des escadrons de votre intrusion. Ils font donc des rondes autour du château. Jeune fille, je vous laisse partir. Sachez que vous n’aurez qu’une chance sur 10 d’arriver saine et sauve chez vous. Cela dit, Paentlas, votre village, est peut-être déjà à feu et à sang à l’instant où je vous parle… - Espèce d’ordure, lui répondit la jeune femme. Puis elle me lança un regard plein de tristesse… - Ne perdez pas un instant, lui dis-je. Filez, et ne vous retournez pas… - Je vous serai à jamais reconnaissante, me dit-elle, avant de plonger dans l’eau qui allait la mener vers son destin. - Que voulez-vous Travis ?! - A part Cléador? A part le pouvoir? Je veux que ma sœur comprenne qu’elle se trompe de camp! Je veux qu’elle saisisse dans sa chair et dans son sang l’erreur qu’elle commet en vous aidant. Elle devrait être à mes côtés. Mais il n’est pas trop tard. Même si elle est déjà allée trop loin, je tiens à lui laisser une dernière chance. Elle aura tout le temps d’y penser, une fois que je vous aurai enfermés dans une cellule. Quelques minutes tard, nous nous retrouvions dans un cachot bien sombre. Travis nous y avait emmené avec l’aide d’une femme archange. Celle ci m’enchaîna solidement, de la tête aux pieds. Puis, à ma grande surprise, elle n’attacha pas Sally, mais lui administra l’antidote dont elle avait besoin. Travis se mit à chuchoter à l’oreille de Sally… - Regarde-le, ton héros, ton sauveur… Petite sœur, tu sais ce qu’il en coûte à un ange de s’acoquiner avec un humain… La sanction est la même pour tous… Je ne pourrai faire exception avec toi, tu le sais… Et les risques ne sont pas bénins, loin de là. C’est ta vie que tu joues. Alors réfléchis bien… Est-ce que cet homme en vaut la peine ? - Il vaut toutes les peines du monde Travis… Tu devrais pourtant comprendre ce qu’est le sens du sacrifice, non ? Sur cette phrase assassine de Sally, lui et L’archange quittèrent la cellule. - Qu’allons nous faire à présent, demanda Sally… Vous et moi, coincés ici… Avez-vous des pouvoirs cachés qui pourrait briser mes chaînes Sally ? - Hélas non, je n’ai que mon pouvoir de guérison… - Ne dites pas cela comme si cela était un poids ! C’est un don merveilleux. Qui par ailleurs me rassure, s’il vous arrivait d’être blessée, vous pourriez vous sauver sans l’aide de personne… - Non mon prince, ce pouvoir ne fonctionne que sur les humains… Mais ne vous souciez pas de moi, mais plutôt de nous. S’il ne nous reste que peu de temps - Je sais bien que ce n’est pas la priorité mon ange, mais une question me travaille depuis tout à l’heure ! Comment Travis est-il revenu d’entre les morts ? - Mais il a toujours été vivant ! Répondit Sally avec surprise. - Mais si voyons, quand vous avez parlé de la dette de sang, du Phénix qui aurait pu ressusciter quelqu’un qui vous était cher… Et vous aviez les larmes aux yeux quand vous parliez de lui, de votre enfance… - Mon prince, je suis navrée si je vous ai induit en erreur. A aucun moment je ne voulais vous laisser croire que Travis était mort… En fait, si une tristesse et une colère sans limite m’envahissent à chaque fois que je parle de mon frère, c’est parce qu’il a tué notre père…
Quelques étages au-dessus des cachots, dans l’amphithéâtre de Sanctuary.
- Pourquoi m’avez-vous donné rendez-vous ici, Krovin ? Demanda Travis. - Je tenais à avoir cette discussion avant de prendre une décision. Sauf votre respect, je dirigeais les armées avant votre naissance. Vous avez pris ma place mais soyons réalistes, j’ai l’expérience et les connaissances que vous n’avez pas. - Certes, ma jeunesse pourrait être facteur de faiblesse, mais est-ce bien un handicap, comparé à votre presque sénilité ? Répondit Travis. Dois-je vous rappeler votre incompétence à diriger vos troupes… Un escadron a été massacré par les feralis dernièrement. Un escadron qui était censé capturer la poétesse. Non pas la tuer, et encore moins détruire son précieux livre des révélations… cette délicate opération fut un fiasco ! Vos méthodes sont désuètes, et vos principes dépassés. Et de quelle expérience parlez-vous de toute façon ? Qu’avez-vous fait de bon pour ce royaume qui plus souvent connu la paix que la guerre? Une paix que vous avez largement entretenu à protéger, à préserver, à sauver les humains ! Krovin laissait deviner une forte envie de renverser le pouvoir mis en place par Travis. Cet archange qui avait sans doute dirigé des années durant, les armées du royaume, se voyait relégué au rang de second, à obéir à un jeune archange, aussi dément que déterminé. La situation lui était intolérable. Et pourtant il n’avait guère le choix. L’éthique de Krovin prédominait sur ses envies de frapper le jeune arrogant. Il lui restait alors les mots, pour faire passer le message… - J’exécutais les ordres du roi Phileas, dit Krovin. Mais c’était surtout l’avenir de ce royaume que je m’efforçais de préserver. L’ordre établit tremble déjà. Les changements sont en route, et la guerre ne fait que commencer. Ne voyez-vous pas que la prophétie est en train de… - Cela en est assez ! Grogna Travis. La prophétie n’est qu’un tissu de mensonge qui n’a que pour seul objectif d’éloigner les archanges du pouvoir ! Cette « prophétie » n’a fait que nous déposséder de ce qui nous appartient ! Arthelius est à nous, et non pas à une sous catégorie singes parlant ! - Si j’étais vous, je prendrai cela au sérieux… - Et pour quelle raison ? Pourquoi devrai-je croire aveuglément en cette fable sans doute montée de toute pièce par un humain ? Il n’y aucune preuve de l’authenticité de cette prophétie. Rien, aucune archive, aucun écrit ancien qui viendrait d’un ange ou archange… - L’arrivée du prince en notre royaume est un signe. Mais ce n’est pas le seul. Ouvrez donc les yeux sur ce qui se passe : les éléments de la prophétie se mettent en place un à un. Ce n’est pas un hasard voyons ! - Si ce »prince » se trouve parmi nous, c’est simplement à cause de Sally. Sa croyance inconditionnelle en cette prophétie lui à fait faire n’importe quoi. Sans elle, cet homme n’aurait jamais été métaporté à Arthelius. Sans elle, il serait déjà mort depuis longtemps ! Et regardez-le : il beau le héros prophétique, enchaîné comme une bête de labeur dans un cachot… - Enfermé avec votre sœur… Précisa Krovin. Votre sœur qui a pris parti pour un humain. Vous connaissez les règles et les conséquences Travis. - Je ne peux pas faire cela à Sally… Le cachot, la sanction, l’amputation. Je lui ai dit tout cela pour qu’elle me revienne. Nos différences ne signifient pas que je lui souhaite du mal… Je voulais seulement la protéger d’elle-même, la surveiller… La contrôler… Vu le pouvoir que je possède, je l’amnistierai, sans que les anciens en aient à dire quelque chose. - Vous ne pouvez renier les règles que vous avez fait respecter avec tant de zèle… Nous devons faire de Sally un exemple ! Vous savez tout autant que moi que vous n’avez pas obtenu le pouvoir par l’honneur et les batailles, et encore moins par les anciens. Vous avez obtenu le pouvoir par un soulèvement des foules. Votre discours démagogique anti-humain a fait mouche après la disparition du Roi. Il n’y avait plus personne pour régner… La manipulation est la brèche que vous avez emprunté pour atteindre votre but. Sauver Sally, c’est renier votre propre politique et vous condamner en vous mettant les archanges à dos… Vous savez bien que j’ai raison. Travis naguère si présomptueux, se retrouvait déchiré entre son amour pour sa sœur et son devoir en tant que chef des armées archangéliques. Il comprenait que faire exception signifiait sa propre perte. Il avait le choix entre sauver sa sœur et perdre sa crédibilité ou conserver son assise en tant que leader, et laisser Sally à un sort dont l’issue était plus qu’incertaine. - J’ai des enfants et des frères aussi, dit Krovin. C’est une décision qui vous sera insurmontable. Vous ne pourrez pas vous en remettre, et Sally non plus. L’enjeu ne vaut pas ce sacrifice. Laissez moi reprendre le commandement des escadrons, et je vous promets de vous laisser fuir avec votre sœur. Personne n’en saura jamais rien… - Je suis encore très loin de mon but, soupira Tarvis. Je ne peux renoncer… - Pensez à la douleur que vous allez provoquer chez votre sœur. Pensez à votre sentiment de culpabilité qui vous rongera toute votre vie… - Comme si je n’étais pas déjà rongé par la culpabilité ! Dit-il ironiquement. Après tout, je suis bien responsable de la mort de mon père… - Très bien. J’ai votre réponse. Je vais donc prévenir les anciens pour qu’ils puissent juger Sally dès ce soir…
Quelque part, dans une chambre d’enfant…
- La nuit est tombée !!!! S’exclame un très jeune archange. - Tu crois que nous allons les voir ce soir ? - J’espère bien petite sœur, car j’ai trouvé un moyen de vaincre les feralis ! J’ai emprunté le passage secret hier, et.. - Sans moi ? - Ben, vu ce que j’avais à faire, je me suis dit « vaut mieux y aller sans elle » - Qu’as-tu fait, répondit la petite sœur, les yeux dévorées d’admiration et de curiosité. - Je suis allé voler des armes, et le grand livre des combats ! Tu comprends bien que je ne voulais pas te faire prendre ce risque ! - Mais ! Arrêtes de me prendre pour un bébé ! Je vais bientôt avoir 8 ans ! - Tu sais bien que t’es un bébé ! - Arrêtes de dire ça, répondit la petite fille tout en poursuivant son grand frère d’un oreiller. Tu vas voir que je suis plus forte que tu ne le crois ! - T’es un bébé, t’es un bébé ! La petite fille sautait sur son lit, puis d’un coup d’ailes sauta sur celui de son frère, avant de se prendre un pied dans les draps, et tomber à terre avec violence… - Petite sœur, tu as mal ? La petite fille essayait de retenir ses larmes, mais sa moue boudeuse et son visage crispé révélaient une peine enfantine, entre douleur et honte… - Ne pleures pas, je suis là. Ton grand frère sera toujours là pour toi, lui dit-il tout en la prenant dans ses bras. Jamais je ne te ferai de mal, tu le sais… La petite fille répondit d’un sourire avant de crier : - Ils sont là !! Les feralis sont là !!! Les deux enfants se précipitèrent vers la lucarne… - C’est le moment, cria le garçon en ouvrant la lucarne et en se jetant dans le vide, les ailes déployées, une arbalète à la main, une épée dans l’autre. Très vite le garçon fut entouré de trois feralis. La petite fille hurla. Leur père entra dans la chambre, alerté par le cri. Il comprit la situation aussitôt. Il se mit à la lucarne, et cria : - Laissez-le en vie. Prenez-moi à sa place… - Pourquoi ferions-nous cela ? répondit un des feralis - Parce que vous êtres trois, et que le sang d’un enfant ne vous suffira pas. Rendez-le moi, et je vous donne ma parole d’honneur que je me livrerai à vous sans même me battre… - Papa, non… soupira la petite fille, les larmes aux yeux… Les yeux d’un des feralis s’illuminèrent. Il prit l’enfant et le jeta l’enfant vers la lucarne ; le père le rattrapa, avant de franchir lui-même l’étroite fenêtre… Les trois feralis se jetèrent sur lui sans attendre. Le père lança un dernier regard vers sa fille, et sans le moindre son, articula de ses lèvres, un poignant « je vous aime… Adieu »
Dans un sursaut, Sally se leva dans le cachot, le souffle court… - Sally, que se passe-t-il, lui demandai-je… - Un cauchemar. Le même depuis que j’ai depuis l’âge de 8 ans… Lerival, et deux autres feralis… Ils ont tué mon père à cause de Travis. Je n’ai jamais réussi à le lui pardonner, et encore moins à Lerival bien sûr… - Oh Sally, attaché comme je le suis, suspendu, la tête en bas, je ne peux même pas vous prendre dans mes bras. Le visage de Sally s’éclaira. - J’en ai pourtant tellement besoin, à cet instant. Elle s’approcha de moi, se mit sur la pointe des pieds, attrapa mon visage, et me donna le plus doux, le plus beau des baisers que l’on puisse espérer recevoir… Elle me sourit et me dit : - Vous m’avez toujours dit, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir… Et je vous crois. Quelqu’un va bien finir par nous aider. Déziel va finir par nous retrouver, et il nous libérera d’une façon ou d’une autre… - A ta place, je n’y compterai pas, dit Travis d’une voix sinistre. - Que viens tu faire ici ? - Je suis venu te rendre visite une dernière fois. Le tribunal t'a jugée ce soir. Ils donneront leur décision demain, mais nous en connaissons tous d’avance l’issue. N’attends pas Déziel, il ne viendra pas à ton secours. Sally, choquée et interloquée ne savait que répondre. Puis elle hurla : - Tu te trompes ! Déziel est mon ami, mon confident ! Il ne m’abandonnera jamais ! Il viendra à notre secours. - Tu ne comprends pas sœurette ? Déziel est à ma botte depuis le jour où je te l’ai offert ! Il avait pour rôle de te protéger, mais aussi de te surveiller ! De me faire un rapport régulier sur tes activités, tes rendez-vous, tes décisions… Comment crois-tu que l’escadron vous ait repéré aussi facilement dans la montagne blanche, toi et ton prince ?!? Nous vous suivons depuis le début ! A chaque fois que Déziel partait en repérage, c’était pour nous informer de votre position, de vos mouvements ! - C’est impossible, Déziel ne peut pas faire cela… Il n’a pas pu me faire cela… - Voyons Sally, le dragalion a deux avantages : sa mémoire exceptionnelle, mais aussi une vitesse de vol incomparable. Deux fois plus rapide qu’un archange ! Ce fut un jeu d’enfant pour lui. N’est-ce pas Déziel… Dans un relent de souffre et un battement d’ailes, le dragalion se posa sur l’épaule de Travis… Il n’osait regarder Sally dans les yeux… - Je vous hais ! Je vous hais tous les deux autant que vous êtes ! - Sally, j’ai fait cela uniquement pour ton bien ! Tu es ma sœur, et je devais veiller sur toi ! - Il n’y a plus de place dans mon cœur pour toi. A l'âge de 8 ans, j’ai perdu mon père ; ce soir, je n’ai plus de frère non plus, lui lança-t-elle…
Le lendemain au tribunal.
Un vieil archange était assis au milieu d’une assemblée. Sally était assise sur un fauteuil face à lui. Il leva les bras et ses ailes se déployèrent vers le plafond de la grande salle. Une sculpture murale représentant un ange se trouvait juste derrière lui. - Que le jugement soit donné, dit le vieil archange. La statue se mit à étinceler. Des rayons de lumière s’échappaient des ses contours. Ils frappèrent l’archange, qui se mit à parler d’une voix différente, comme venue d’un autre monde : - Le jugement a été prononcé. La requête de Krovin a été rejetée. Sally ne servira pas d’exemple. En vu du rang qu’occupe Travis et afin de lui éviter toute humiliation, l’amputation des ailes de Sally n’aura pas lieu sur la place publique, mais à huit clos, dans la Tour de Maleas, comme le veut l’usage. Mina, veuillez l’emmener immédiatement.
Pendant ce temps, je hurlais ma peine depuis mon cachot… De longues minutes passèrent, lorsque la femme archange entra précipitamment dans ma cellule. Elle me détacha, me prit par le poignet et me dit d’un ton assurément décidé : suivez-moi ! Quelques instant plus tard, je me retrouvai dans le ciel, avec elle. - Ne regardez pas vers le bas… dit l’archange. Elle était très forte. Contrairement à Sally qui ne pouvait me porter, la puissance de ses ailes nous portait sans le moindre effort vers la tour de Mileas. - Je ne vous répéterai pas deux fois ce que je vais vous dire. Mon nom est Mina. Je suis chargée d’emmener les condamnés à la tour de Maleas. Je suis certes une archange, mais je ne partage pas pour autant les convictions des mes compatriotes. Nous sommes une petite minorité à rejeter l’ordre de Travis et à croire en la prophétie. Nous avons donc créé une cellule de résistance et de sabotage. Chacun à sa manière contribue comme il peut pour ralentir les actions de Travis et ses escadrons. Pour ma part, dès que j’en ai l’occasion, je sauve des anges de l’amputation grâce à des chirurgiens complices, qui laissent croire à Travis et aux anciens que le condamné n’a pas survécu à l’opération. - Oh mon dieu, vous allez pouvoir sauver Sally alors !!! - Ne vous emballez pas trop vite, prince. Les chirurgiens qui opèrent aujourd’hui, ne sont pas mes complices. Vous allez donc devoir vous battre contre eux. Et je ne serai pas là pour vous aider. Je prends déjà trop de risque en vous emmenant à la tour. Le voyage aérien prit très peu de temps. Une fois posés au sommet, Mina me tendit une dague. Ma dague. Une fois à l’intérieur de la tour, elle m’abandonna à ma mission. D’après ses informations, je devais descendre une dizaine d’étage avant d’atteindre la salle d’opération, ou plutôt de torture. J’arrivais dans une salle humide et froide. Une odeur de sang mélangée à celle de la crasse s’était emparée des lieux. J’inspectais les lieux. Quelques plumes, ici et là, sur des traces de sang séché. Non Sally n’était pas ici, mais dans une autre salle. Je fermais les yeux, et me concentrais. Ma respiration semblait ralentir, mes sens étaient en éveil. Je percevais des bruits d’instruments métalliques deux étages plus haut. Je m’y précipita, entra dans une salle et… - Sally mon dieu, NON !!! Je hurlais si fort que les nuages auraient pu m’entendre. Sally était là, allongée sur le ventre, le dos nu, ensanglantée, sans ailes… J’arrivais trop tard. Bien trop tard. Près d’elle se trouvaient deux archanges. Les fameux « chirurgiens »… Les deux… bouchers ! Je n’arrivais plus à raisonner, et le manque d’expérience me fit faire une terrible erreur. La rage, la haine, la colère n’étaient rien à côté de ce que je pouvais ressentir… Cela décuplait ma force. Les archanges, surpris, et désarmés ne firent pas long feu. Hélas… Ils n’avaient pas terminé leur sinistre ouvrage : Sally perdait son sang, et je remarquais des points de couture maladroits et inachevés. Sally allait lentement, mais sûrement, se vider de son sang. Elle ouvra péniblement les yeux… - Mon prince, je savais que… Oh mon prince, je crois que je vais mourir ainsi… - Elle essayait de se tourner vers moi. Je la recouvrais d’un drap, et le pris dans mes bras. Non Sally, vous allez vous battre, vous allez vivre, il le faut. - Mon prince, dit-elle d’une voix presque inaudible, je ne pourrai jamais vivre sans ailes… Les mots de Sally firent échos en moi. Déformés par le prisme de l’amour, je réalisais que
Commentaire de gwen (01/09/2008 17:45) :
Salut,
Ton site est vraiment géniale j'adore l'histoire.
C'est normal que la fin de l'épisode 6 reste en suspent ?
Non parce que j'ai l'impression qu'il manque un morceau.
C'est quoi ?
Merci beaucoup continue ton site est excellent.
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